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Actualités

11.12.20

Témoignage de Maud

Rhizome a recueilli le témoignage de Maud qui revient sur son vécu au sein du milieu évangélique et de sa sortie après quinze ans d'engagement intense.

Entre deux mondes 

Maud* a quitté il y a cinq ans le « milieu » évangélique comme elle le nomme, après quinze ans d’engagement intense. Elle nous confie ne pas avoir une histoire extraordinaire à raconter, ni vécu de rupture violente. Pourtant, son témoignage met en exergue le grand travail qu’elle fait au quotidien pour prendre du recul sur son ancienne vie, réapprendre à vivre autrement et répondre petit à petit à ses nombreux questionnements, qu’ils concernent sa croyance actuelle, ses relations ou encore ses projets de vie, tous chamboulés par sa sortie. Loin donc d’être ordinaire, son récit soulève beaucoup d’enjeux et sera susceptible de faire écho au parcours d’autres personnes ainsi que de les aider dans leurs propres cheminements.

Un grand merci à elle pour sa confiance. 

« Oui je donne ma vie, je m’engage vraiment » : des scouts à l’affirmation de soi

Maud commence à s’intéresser à la religion à l’âge de dix ans, notamment par le biais d’un ami qui lui présente les scouts évangéliques de sa région. Sa famille n’étant pas croyante, elle découvre un nouveau monde : temps de prières, de méditation, de partage et de chants. Si elle n’est pas encore convertie à cette époque, on lui confie déjà des responsabilités au sein du groupe de scouts comme par exemple l’animation de temps de réflexion spirituelle. Elle considère que ces engagements informels lui ont permis d’avancer dans son processus de foi car elle devait se poser des questions par elle-même. Ainsi, son entrée dans le milieu protestant évangélique a été progressive : « ça s’est fait vraiment naturellement, ce n’était pas des cours de catéchisme, la foi était intégrée dans la vie ». Adolescente, la fréquentation du milieu lui offre des repères et un cadre qui ont participé à sa construction personnelle. Elle cite l’exemple des relations amoureuses qui fonctionnent avec des codes précis dans le milieu, alors qu’en dehors elle se sent « sous pression » de flirter, de faire des rencontres : « là on était encouragé à attendre, à ne pas se lancer trop vite dans les relations et j’avais l’impression que ça me permettait de plus me respecter ». Au fil du temps, elle participe à de plus en plus d’activités – au sein de l’Église, groupes de jeunes, camps-, ce qu’elle apprécie car elle sent que ses compétences sont valorisées et qu’on lui fait confiance. Ce côté « hyper structurant », elle le relie aussi à une dimension « conservatrice » ou un peu « radicale » du milieu, et elle en vient à l’âge de quinze-seize ans à couper les ponts avec certains amis. Pourquoi ? « J’étais en total décalage avec les gens qui n’étaient pas engagés, mais ça ne me posait pas de problème parce que nous on était une communauté forte, je me sentais entourée ». Elle souligne aussi qu’il est difficile de garder contact avec des personnes qui ne comprennent pas ce que l’on vit et qui n’ont pas envie d’entendre parler de Dieu ou de foi : « on était juste plus sur la même longueur d’onde ». Elle a donc également ressenti cette prise de distance comme quelque chose de « naturel » et de « logique » face aux changements qu’elle opérait dans sa vie : « j’étais tellement passionnée et épanouie dans la communauté que je n’avais juste plus trop envie de passer du temps en dehors, bien que je gardais des activités hors-Église bien sûr ». Côté famille, son engagement n’a pas non plus été tout de suite compris et accepté, notamment parce qu’elle traversait une période d’adolescence difficile, entre rébellion et problèmes et santé. Pourtant, suite à une discussion avec le pasteur de son Église et avec le temps, la vision de ses parents s’est apaisée et ceux-ci assisteront plus tard à son baptême : « le fait qu’ils aient été soutenants a été très important, sinon le moment aurait été totalement différent ». Son frère prendra le même chemin de foi et s’engagera aussi par la suite. Au final, toute la famille vivra ces événements comme quelque chose de positif.

C’est à l’âge de seize ans que Maud décide de se convertir, lorsque son engagement est devenu « conscient », bien qu’elle se sentait déjà chrétienne auparavant. C’était durant un camp : « les camps ou les retraites sont propices aux engagements de foi, car toute une atmosphère y est présente, non pas pour manipuler, mais pour faciliter le vécu ». Ce jour-là, les discussions informelles entre les jeunes oscillaient entre le surnaturel, les pratiques occultes ou les guérisons, « c’est quelque chose qui est plus présent chez les évangéliques. Il y a cet enjeu de ne pas servir le diable dans ce qu’on fait ». Pour elle c’est la révélation : « j’ai ressenti des choses fortes, un peu mystiques qui se passaient en moi, un peu comme une bataille intérieure.  Il y a eu cette vision de deux mondes, comme deux Royaumes et il fallait choisir un camp, le Royaume de Dieu en le suivant, ou l’autre. Ne pas suivre Dieu revenait à suivre le mal ». Si ce moment reste pour elle très important, elle explique avoir de la peine à en parler car le contexte lui semble avec le recul trop « radical » et qu’il ne s’inscrit plus comme tel dans sa vision du monde actuelle. Plus largement, l’idée de « révélation » s’inscrit dans la symbolique particulière du baptême dans les milieux protestants évangéliques : « on parle beaucoup de l’Homme nouveau, de la nouvelle naissance. Tout ce qui relève de la vie passée est enseveli et on renaît pour commencer une nouvelle vie. C’est une foi qui change profondément notre perception du monde et notre identité ». Elle lie le choix de sa conversion également à un autre phénomène, celui du « sentiment du Père et de l’esprit d’adoption » que beaucoup de croyants ressentent et qu’elle-même a expérimenté dès son arrivée dans l’Église, vers l’âge de dix ans.  « Il y a ce message du Père qui nous a pensé, voulu, créé et aimé et on se sent appartenir. A travers ce sentiment de filiation on ne se sent plus perdu dans l’univers, plus seuls mais adoptés ».

Son baptême est la concrétisation de ces différentes expériences : « c’était vraiment comme un nouveau départ, une nouvelle naissance. Aussi, comme ça ne me venait pas de ma famille mais de moi-même, c’était un acte d’affirmation de soi important dans ma période d’adolescence ». Entourée de sa famille et de ses amis, Maud voit également dans son baptême un engagement envers Dieu qui relève « presque du mariage ». Elle explique notamment que les baptisés sont habillés en blancs et que le pasteur leur pose trois questions comme par exemple « est-ce que tu crois ? Est-ce que tu t’engages ? » auxquelles ils répondent « oui », « un peu comme dans un mariage ». Immergés ensuite dans le lac ou dans l’eau d’un baptistère, les baptisés sont invités plus tard à témoigner de leur engagement lors du culte : elle précise que le déroulement des baptêmes et du témoignage public dépend du courant exact. Pour sa part c’est dans l’Église protestante réformée qu’elle s’est convertie, ayant toujours navigué entre ce courant et le courant évangélique tout au long de son parcours. S’ensuivent un repas et une fête pour clôturer son entrée symbolique dans l’Église ainsi que le choix d’une marraine – dans son cas – qui endosse le rôle de soutien et d’accompagnement et qui a pour Maud été une personne importante de sa vie.

De fil en aiguille j’ai pris de la distance

Jusqu’à sa décision de quitter le milieu, vers ses vingt-cinq ans, Maud y est très active et s’occupe de beaucoup d’activités : groupes d’animation de quartier, cultes de jeunesse, suivis de croyants dans une association à tendance évangélique, diverses missions au sein d’ONG « engagées et confessionnelles ». Comme beaucoup de jeunes, elle a l’occasion de suivre une formation missionnaire à l’étranger avec l’une de ces ONG, qu’elle axe sur un cursus en « art-thérapie » : « j’ai pu ensuite travailler avec des associations en proposant par exemple des ateliers de travail avec le corps et les émotions en lien avec la foi afin d’amener de nouvelles choses et en équilibrer d’autres dans le milieu ». Cette formation, d’une durée de sept mois, était donnée par l’une des plus grandes ONG chrétiennes, Jeunesse en mission ou « YWAM ». A travers ce biais, elle voyage en République Tchèque, au Bangladesh, en Thaïlande, aux Pays-Bas ou en Ecosse sans compter son travail dans d’autres ONG. « Ça m’a permis d’accéder à des choses auxquelles je n’aurais pas forcément eu accès, comme le fait de monter dans des sphères socio-culturelles différentes, de voyager, de suivre certaines formations, ou de développer des projets importants alors qu’à la base ma famille était assez modeste ». En parallèle de ce parcours religieux, elle obtient également son diplôme de travail social et d’éducatrice dans le monde séculier. Cette casquette a été l’occasion pour elle d’apporter des outils au sein de la communauté quant à la gestion de groupe notamment, à nouveau avec l’intention « d’équilibrer certaines choses » : « j’intervenais par exemple dans des conférences de femmes où on parlait de notre rapport au corps ou à la sexualité ». Suite à sa formation de sept mois, elle décide de calmer un peu la cadence pour des raisons de santé « ça a été un peu le début de mon processus de retrait ». A son retour, elle continue pourtant d’œuvrer en faisant du bénévolat et est engagée comme responsable jeunesse dans une Église réformée où elle suit plusieurs groupes de jeunes ou projets de la région. Constatant en miroir de son propre parcours que les familles non-engagées sont souvent perdues avec la décision de conversion de leur enfant, elle met en place un accompagnement : « j’allais rencontrer les parents et discuter avec eux pour les rassurer et répondre à leurs questions. Je faisais justement ce suivi pour essayer d’équilibrer le côté radical du début qu’il faut cadrer ». On constate dans le récit de Maud que sa volonté d’amener des éléments innovants, d’interroger son environnement, arrive bien avant sa décision de s’en éloigner. Elle remet aussi progressivement en question plusieurs choses dans le cadre de son travail, par exemple lorsqu’elle anime des ateliers autour de la colère, qui est « un sentiment souvent étouffé dans le milieu parce qu’on doit toujours être positif, reconnaissant ». « Je travaillais beaucoup sur le rapport au corps : il y a des versets [de la Bible] qui disent qu’on est des créatures merveilleuses, qui ont été créées parfaites. Moi je le vivais comme une frustration parce que j’ai toujours eu des problèmes de santé et avec mon corps. Du coup je travaillais avec les femmes ou les jeunes sur le fait de libérer ça, sur le droit de ne pas s’aimer comme on est, le droit d’accueillir la dissonance, la souffrance ou la colère qui est une étape cruciale dans tout processus de guérison. Mais c’était hors du commun car peu de personnes proposaient ça dans le milieu. »

Petit à petit, Maud prend de la distance avec le milieu qu’elle qualifie de « très formaté » : « j’avais l’impression que c’était parfois un formatage qui ne faisait pas toujours du sens pour moi » bien que l’aspect codifié des relations l’ait toujours beaucoup rassuré et aidé. « Il y avait des choses qui devenaient trop incohérentes pour moi mais j’ai de la peine à dire quoi exactement. Je crois que c’est surtout le fait d’appartenir à un groupe quel qu’il soit qui devient vite étouffant pour moi : j’ai plutôt un tempérament indépendant donc je me sens vite coincée et limitée. Et puis, j’avais l’impression de tourner un peu en rond. On est toujours dans des comités, des cultes, des groupes de réflexions à lire et à rediscuter des mêmes thèmes. Je vois des gens qui ont grandi dans le milieu qui y sont très épanouis mais moi j’avais besoin d’explorer d’autres choses et d’élargir un petit peu mon monde, de vivre d’autres expériences ». Maud commence donc à s’investir dans de nouveaux projets au sein du monde laïc, se rend moins souvent à l’église et stoppe certains de ses engagements. Ces changements n’ont pas posé problème, d’autant plus qu’il y avait à ce moment-là, la question de la santé et d’un burnout récent qui justifiait son retrait. A ce sujet, elle explique avoir vécu de manière un peu envahissante le fait de tout « spiritualiser » : « les gens du milieu sont bienveillants et voulaient m’aider, mais certains ont tendance à systématiquement chercher des causes spirituelles, ce qui peut devenir pesant à la longue. J’avais besoin de prendre du recul et de me retrouver un peu ». Une dernière raison de sa sortie a été la remise en cause du « fonctionnement de la structure » et de « certaines dérives » dont elle-même a été témoin dans certains groupes ou projets : « j’en ai vécus mais pas des choses graves, plutôt des maladresses comme il y en a dans tout groupe d’humains je pense. En tant que responsable, je ne voulais pas me laisser embarquer dans certains systèmes dysfonctionnels donc j’ai eu besoin de prendre de la distance. Cela concerne surtout des groupes spécifiques et non l’Église en général où j’ai globalement vécu des expériences très positives ». Ainsi, au bout de deux ans de réflexions elle finit par se retirer complétement de ses groupes en expliquant vouloir développer ses propres projets, sans pour autant couper tout contact, ce qui est bien compris et accepté par la communauté.

J’ai l’impression de venir d’un autre monde 

« Comme je l’ai dit ce n’était pas une rupture violente, c’est un processus long et naturel donc ça n’a pas trop choqué les gens ». Si sa sortie s’est faite progressivement, elle n’est aujourd’hui pas sans conséquence sur sa vie de tous les jours et la relation avec « sa famille » du milieu : « certaines personnes sont inquiètes pour moi et ont peur que je « perde ma foi » ce qui aurait une conséquence sur mon « Salut » et sur ma vie. Le dialogue est devenu compliqué et parfois la relation devient trop pesante alors je me distancie, comme je l’avais fait à l’inverse lors de ma conversion ». Cinq ans après sa sortie, Maud doit maintenant réadapter sa manière de vivre, déconstruire certaines perceptions et réapprendre de nouveaux codes, parfois aux antipodes de ceux qu’elle avait adoptés en tant que chrétienne.

Elle doit aussi faire le deuil de projets de vie passés : « je me sens fière d’avoir avancé et en même temps c’est beaucoup de deuils. Par exemple, les gens se marient très jeunes dans ce milieu-là, j’aurais bien aimé me marier, partir en mission, être en famille, avoir cette vie-là. Mais ça ne s’est pas fait comme ça pour moi, aussi à cause de ma santé qui m’a limitée et j’en suis parfois un peu triste…surtout quand je revois mes amis qui y sont toujours, qui ont trouvé leur place et y sont épanouis en vivant les choses que j’avais espérées pour ma vie à l’époque ». Et puis il y a les codes, la manière de vivre en dehors de la communauté qui sont pour elle difficiles à comprendre : « dans l’Église, tout est très codifié et ritualisé et il y a un langage spécifique. Il y a par exemple cette culture de l’honneur, comme on l’appelle, où on va beaucoup mettre les gens en avant, les valoriser, se demander pardon régulièrement, prendre soin les uns des autres. En dehors, je ne comprends plus rien et c’est souvent mal interprété. Quand je dois intégrer un groupe, il arrive souvent un moment où on me reproche d’être arrogante à cause de mes attitudes de chrétienne et ça amène beaucoup de malentendus ou de conflits, mais c’est de la maladresse de ma part. J’ai l’impression d’être exilée dans un autre pays où toute la culture est différente, je suis en décalage et je dois réapprendre les codes ». Sans compter les relations avec les hommes dans lesquelles elle ressent un « immense décalage ». En effet, elle explique que les gens sont pour la plupart du temps abstinents dans le milieu et que ça ne pose pas de problème car « c’est un choix qui vient d’une profonde conviction sur la manière de vivre les relations. Les relations sont basées sur l’idée du mariage et on ne se met pas en couple ou on ne devient pas intime si ce n’est pas dans la perspective de l’engagement ; une fois ensemble le processus de mariage est lancé et vient rapidement ». Sans expériences de couple aujourd’hui, elle doit tout réapprendre : « c’est très difficile à assumer parce que toutes les valeurs sont inversées et je suis maintenant en décalage et en retard alors que ça n’était pas le cas dans l’Église. J’ai la chance d’avoir une amie proche qui a grandi dans l’Église et n’a pas choisi d’être abstinente et qui me permet de faire le pont avec le monde séculier. Elle doit tout m’expliquer comme si j’étais une ado, je ne sais pas ce qu’on peut faire ou pas, comment, dans quel ordre et ce que ça signifie ou ce que ça implique. Je dois tout réapprendre mais je ne suis pas sûre de vouloir encore de ce monde-là donc je me trouve un peu coincée entre les deux ». Au-delà de ça, Maud dit aussi trouver son intégration compliquée par rapport à ses propres convictions et ressentis quant à ses nouvelles rencontres qui parfois la choquent : « j’ai le sentiment qu’il y a un manque de loyauté, beaucoup d’individualisme ou de malhonnêteté et que les relations sont plus superficielles alors que dans l’Église on a tout de suite des relations très profondes et très riches ». Pourtant, elle relève, non sans humour, plusieurs éléments positifs de sa sortie, des choses qui n’étaient pas dans ses habitudes avant : « dans l’Église, le fait de devoir être exemplaire était quelque chose qui pouvait être parfois un peu étouffant. Par exemple, je ne jurais jamais, maintenant oui ! J’ai l’impression que ça me ramène à un côté plus authentique, en tout cas ça me libère. Et puis je peux ne pas aimer quelqu’un alors qu’avant non, parce qu’on doit aimer son prochain. C’est que la foi nous pousse à être la meilleure version de nous-même, en réalité je garde toutes ces valeurs, mais je me flexibilise un peu, je suis peut-être un petit moins exigeante avec moi-même. En fait, j’essaie de faire plus de choses pour moi alors qu’avant, bien que ça m’épanouissait, c’était surtout pour les autres. C’est une phase que je dois traverser pour mieux me rouvrir au monde par la suite ».

A un « carrefour » de sa vie, en « transition », Maud essaie de faire le point sur sa vie d’avant pour laquelle elle éprouve encore de la nostalgie et qui parfois lui manque. Quand elle retourne voir ses amis évangéliques, elle sent qu’elle maîtrise encore bien les codes et le langage et ça la rassure. Elle se sent « à la maison ». En même temps, elle a le sentiment d’avoir « évolué » et d’être « passée à autre chose » ce qui est également gratifiant et surtout fait plus sens pour elle aujourd’hui. Pourquoi la réadaptation est-elle si compliquée ? Elle explique que si le chemin est long « pour reconstruire un monde nouveau et des perspectives », il implique aussi d’être « seule là-dedans » alors qu’avant ce n’était pas le cas. C’est finalement avec des personnes qui ont elles-mêmes aussi quitté le milieu qu’elle se sent le plus en phase à présent. Quant à sa spiritualité, elle n’arrive pour l’instant pas à la définir précisément et n’est pas sûre de vouloir le faire : « il y a des choses qui continuent à faire sens pour moi mais plus au niveau de mes sentiments, de mon âme. Par exemple, j’écoute encore beaucoup de musiques de louange et je vis toujours cette relation avec ce Dieu, ce Père. Je crois que ce sentiment d’appartenance, ce lien, cette relation qui est à la base de la vie de foi des chrétiens et de l’expérience de conversion est quelque chose qui ne meurt jamais. Alors oui, aujourd’hui ma foi est encore bien vivante mais un peu différente, peut-être un peu plus souple, plus vaste ». « Je dois tout remettre en question, est-ce que cela vient de moi ? Est-ce que je suis d’accord avec ça ? Est-ce que ça me sert encore ? Est-ce que je peux mettre de côté ? Est-ce que j’ai envie ou pas de le faire ? ». Autant d’étapes à franchir et de questionnements encore en suspens qui traversent son parcours religieux et sa vie actuelle, entre deux mondes.

*Prénom d’emprunt 

Note : ce témoignage clôt la série de publications proposées par Rhizome afin de mieux comprendre les dynamiques et enjeux des conversions. 

Propos recueillis pour Rhizome par Anne Siggen

 

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